C’est quoi être un·e entrepreneur·e “Hypersensible” ?

par Anne-Marie MECHERI
entrepreneur hypersensible

Je suis une entrepreneure hypersensible. J’en parle depuis quelques temps maintenant sur les réseaux. J’ai partagé un simple tableau comparatif de l’hypersensibilité il y a quelques jours sur mon profil Facebook, et vous êtes plusieurs à l’avoir commenté. Certain·e·s m’ont dit s’être reconnu·e·s grâce à mes publications régulières sur le sujet et mon envie de sensibiliser sur la question. Et ça, ça m’a vraiment fait chaud au cœur, car c’est l’objectif recherché.

Et puis d’autres sont encore en introspection et se posent des questions. Se demandent si elles·ils sont entrepreneur·e hypersensible.

Comme tout le monde, comme je suis un certain nombre de pages sur le sujet, sur les réseaux, j’ai l’impression qu’on en parle partout et tout le temps. Et que la définition est évidente pour tout le monde. Et puis je crois aussi, que je ne me sentais pas à la hauteur de la définir, l’hypersensibilité.

Mais finalement, si je veux sensibiliser, c’est bien par-là que je dois commencer. Et je me rends compte que j’avais mis la charrue avant les bœufs avec mon article : le monde des bisounours. Un article que j’ai publié, alors même que je n’avais pas apporté de définition à l’hypersensibilité, pensant naïvement que c’était clair pour tout le monde.

Attention, cet article n’est pas vraiment une’ définition’. C’est plutôt la manière dont j’ai compris et appréhendé l’hypersensibilité. Et surtout, c’est ma manière de vivre l’hypersensibilité et l’entrepreneuriat au quotidien. Donc prenez-le plutôt comme un témoignage.

L’hypersensibilité, c’est quoi ?

Le terme semble simple à comprendre, et finalement, pas tant que ça.

Les personnes hypersensibles auraient des connectivités entre les neurones, meilleures et plus rapides. Il en résulte que le volume d’informations traitées dans un lapse de temps défini est plus important chez une personne hypersensible, comparativement à la moyenne.

Plus d’informations signifie qu’il y a donc un ressenti plus précis de l’environnement qui nous entoure. Nous avons une sensibilité plus fine et accrue. Mais c’est très ‘subtil’ et pas toujours évident à identifier.

Cette hypersensibilité se manifeste essentiellement à deux niveaux : physique (5 sens) et émotionnel (les émotions).

On peut être hypersensible émotionnellement uniquement, ou des 5 sens, ou que de quelques-uns.

pierrick illustrateur entrepreneur hypersensible
© Pierrick

Les personnes hypersensibles représenteraient 20% de la population tout de même.

Vous pouvez aussi aller consulter les BD de Pierrick, que j’aime beaucoup

Hyperesthésie

Ce mot, il sonne comme un pouvoir magique, genre superman ! La première fois que je l’ai “lu”, je ne me suis pas du tout reconnue. J’étais sans aucun doute dans le déni. J’imaginais l’hyperesthésie comme un don. Je voyais différents types de “surdoués” (avec la caricature que j’en avais à l’époque) : être pilote de l’air dans l’armée (vue), être un “nez” chez Dior (odorat), …

Alors oui, ça peut-être ça. Et du coup ça peut créer des vocations dans l’entrepreneuriat ! En effet, beaucoup d’entrepreneur·e·s hypersensibles utilisent leur don dans leur vie professionnelle. Mais dans le quotidien, ce n’est pas toujours un don pour tout le monde. Ça peut être un peu handicapant. C’est au fur et à mesure du temps que j’ai identifié mon hyperesthésie. En me souvenant de certaines anecdotes, en m’observant au quotidien. Comme mon hyperacousie, ma sensibilité à la lumière ou ma sensibilité cutanée. 

Hypersensibilité émotionnelle

L’hypersensibilité émotionnelle, c’est avoir un ressenti fort dans des situations qui ne le justifient pas, aux yeux des autres. Tout nous touche.

J’aime beaucoup le passage du roman “Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi” de Katherine Pancol, qui raconte des moments de vie de Joséphine, hypersensible et hyperémotive :

“C’était fatiguant, cette faculté à tout sentir, tout ressentir. A se laisser pénétrer par une intonation de voix, une remarque ironique, un haussement de sourcils. Elle ne parvenait pas à mettre de barrières entre les gens et elle. Un rien l’égratignait ou la rendait heureuse. Un rien l’abattait ou soulevait en elle une vague d’espoir et de chaleur. – Katherine Pancol.”

C’est bizarre, j’ai été très inspirée sur les autres passages de cet article, mais là, je sèche. Comme si je n’arrivais pas à mettre les mots. Comme si je n’avais pas envie de me confronter à cette définition. Celle que vous recherchez et qui vous a motivé à lire ces lignes. Mais j’espère que la suite vous aidera tout de même. 

Hypersensibilité et hyperémotivité

L’hyperémotivité, c’est l’expression du ressenti. On peut être hypersensible sans être hyperémotif·ve. On peut être hyperémotif·ve à certains moments de notre vie seulement.  Aujourd’hui, je ne me reconnais pas dans l’hyperémotivité. Mais je ne peux pas nier, quand je vois ce superbe film “Les émotifs anonymes” que je l’ai été. Et je le suis sans doute toujours, un peu.  Par exemple, à 18 ans, tout d’un coup en pendant près de 2 ans, je m’évanouissais. À chaque émotion forte.  Opérée à cœur ouvert à l’âge de 5 ans, mes parents, mon petit ami de l’époque (Milo) et moi avons mis ça sur le compte de ma sensibilité ‘cardiaque’, à cette époque, et pas directement ma sensibilité ‘émotionnelle’. 

Comment savoir si on est  un·e entrepreneur·e hypersensible ?

À ma connaissance, il n’y a pas de test reconnu pour savoir. 

On peut avoir un fonctionnement cognitif en lien avec l’hypersensibilité, comme c’est mon cas, et c’est une première piste. Mais surtout, je suis hypersensible parce que je le sais et je le ressens ! Je pense que c’est déjà un indicateur !

Mais comment savoir si on ressent plus fort que les autres ? Il faudrait être dans leur peau, finalement. Car le mot “hyper” correspond à une comparaison. Donc à mon point de vue, l’un des indicateurs principaux, ce sont les autres. À partir du moment où nos réactions surprennent, c’est une première piste.

Les points faibles de l’entrepreneur·e hypersensible, non hyperémotif·ve

J’ai le sentiment que c’est peut-être plus facile pour un·e hypersensible hyperémotif·ve de se reconnaitre : mains qui tremblent, rougissements, évanouissements, sanglots, transpiration, … Bref, ça se voit. Et souvent, dans l’inconscient collectif : hyperémotivité = hypersensibilité.

Pour moi, être un·e entrepreneur·e ‘juste’ hypersensible c’est aussi :

Être un·e entrepreneur·e agacée

Ressentir tout plus fort, c’est comme si votre stagiaire ne cessait de taper son crayon de papier sur son bureau à côté de vous. Ça tape sur les nerfs, hein ?! Eh bien ce sentiment précis là d’agacement, c’est celui-ci qu’on ressent assez régulièrement dans différentes situations. Et forcement, nous aurons la réaction qui va avec. On va se montrer irrité·e, agacée. Et clairement, il peut arriver qu’on “pète un câble”.

Être un·e entrepreneur·e qui se fatigue vite

Nous analysons, malgré nous et inconsciemment, un volume d’informations plus important que les autres, mais avec la même énergie physique à notre disposition. Forcément, notre seuil de ‘saturation’ est plus bas que les autres car notre “barre d’énergie” s’épuise plus vite.  

Être un·e entrepreneur·e émotionnellement réactif·ve 

À la moindre broutille on va se mettre dans tous nos états avec nos clients, nos partenaires,.. . Mails interminables, discussions à n’en plus finir… On va cogiter pendant 3 jours, on n’arrivera plus à avancer sur le reste,… 

Passer pour un·e entrepreneur·e immature, impatient·e

Dans une situation de trop plein, on va vouloir s’en aller. Immédiatement. Là tout de suite. Il faut partir. Fuir la situation qui est inconfortable. Peu importe qu’on ait l’air puéril ou hystérique. On a besoin d’être au calme. On va donner aux autres l’image d’un·e professionnel·le immature, ingérable, qui n’arrive pas à se contrôler. 

Passer pour un·e entrepreneur·e agressive

Quand la fatigue émotionnelle est là, nous ne répondons plus de rien.

Passer pour un·e entrepreneur·e froide

Non seulement, on prend beaucoup nos distances avec autrui mais pour se protéger des émotions trop fortes, certains hypersensibles ne s’approchent pas des personnes en grandes difficultés. Cela peut donner le sentiment que nous sommes insensibles aux ‘malheurs’ d’autrui (là encore, c’est tout l’inverse).

Rien à voir avec le portrait, peut-être un peu caricatural, que la majorité peuvent se faire d’une personne hyperémotive. 

Avoir conscience de son hypersensibilité

Juste avoir conscience que l’on est hypersensible est déjà un pas. L’idée n’est pas de rentrer dans des cases ou se coller une étiquette. Mais de tout façon, lorsqu’on est hypersensible, on est déjà étiqueté malgré tout, alors autant comprendre pourquoi.  Cette prise de conscience permet aussi de travailler sur le manque d’estime de soi. Arrêter de culpabiliser. Accepter nos émotions, accepter nos réactions et les comprendre. 

Alors j’ai lu quelques articles sur l’hypersensibilité dont le propos était de s’opposer à l’étiquette de l’hypersensible. Des articles qui conseillaient plutôt, pour mieux s’accepter, de s’affranchir complètement du regard des autres.

Mais, dans leurs exemples, ces propos semblaient confondre ‘se détacher du regard d’autrui’ (ce avec quoi je suis complètement d’accord) et excuser tous nos comportements sous prétexte que : “Je suis comme ça, si ça ne leur plait pas, tant pis”.

Trouver l’équilibre entre estime de soi et bien être de l’autre

Ça c’est un discours de non-hypersensibles, à mon humble avis. Notre grande empathie ne nous permet pas d’arriver à avoir ce raisonnement. Il ne faut pas confondre ‘regard des autres’ et ‘bien être des autres’.  Et on confond beaucoup les deux, dans notre société d’aujourd’hui, et dans les coachings visant à, justement, valoriser l’estime de soi.

Alors, oui, je pense que nous devons parfois lâcher prise avec le regard des personnes qui ne nous comprennent pas, avec qui nous perdons une énergie folle ou qui nous transmettent trop d’émotions négatives. Pour autant, nous pouvons aussi faire des efforts pour gérer au mieux nos moments de trop plein, qui peuvent être difficiles à gérer pour les autres, ou les blesser.

Et lorsqu’on est un hypersensible qui ne se sait pas l’être, on fait l’inverse : on est une éponge émotionnelle et on est au petit soin avec ceux qui ne le méritent pas, un comportement souvent initié par une première désapprobation (regard de l’autre), et nous ressortons, parfois, ce trop plein sur des personnes bienveillantes (bien être de l’autre).

Il faut donc apprendre à renverser la tendance, pour mieux vivre avec les autres et avec nous-mêmes. Et s’identifier (sans s’étiqueter), est un premier pas dans la compréhension de notre mode de fonctionnement, l’amélioration de notre ‘estime de soi’, et le mieux vivre ensemble. 

Respecter son mode de fonctionnement

Avoir conscience de son hypersensibilité et avoir compris ce que cela signifie, permet d’adapter son quotidien professionnel et d’éviter donc l’expression de l’irritabilité et la fatigue, qui tendent à diminuer notre estime de soi et à rendre difficile nos relations professionnelles. Avant, je vivais comme n’importe quel entrepreneur. Aujourd’hui, en tant qu’entrepreneure hypersensible : 

  • J’essaie de limiter à une fois par semaine les rencontres/événements professionnels (ou autre). Car je sais que cela me demande beaucoup d’énergie

  • Je n’y arrive pas la première et je ne pars pas la dernière car je sais que je ne tiens pas aussi longtemps que tout le monde

  • J’évite de faire mes achats pro pendant les soldes ou le week-end, et je privilégie les achats en ligne

  • Je ne travaille plus en open space : ça a été le cas pendant de nombreuses années. Depuis 6 mois, nous avons déménagé nos locaux. Chacun son bureau. Je revis.

  • Dans mon métier de formatrice professionnelle, j’évite d’enchaîner trop de journées de présentiel en formation

  • Je prévois régulièrement des moments de ‘décompression’ (méditation, sport, activité calme en solo, …)

  • Je deviens minimaliste : dans toutes les sphères de ma vie, je transforme tout depuis 3 ans. Professionnellement, c’est un tsunami et je vais vous partager, cette année, tout ce que j’ai mis en place dans ma rubrique MINIMALISTE.  On vit dans un monde du toujours plus. Mais nous, professionnel·le·s hypersensibles, on perd notre énergie dans un environnement trop chargé : process simplifiés, entourage professionnel réduit, nombre de projets réduit, organisation et agenda simplifiés, automatisation, … Je vais vous donner toutes mes astuces !

Séparer le Business et les émotions : impossible pour l’entrepreneur·e hypersensible 

Tout ça permet de réduire la ‘pression’. Lorsqu’un·e entrepreneur·e hypersensible est émotionnellement épuisé·e, il·elle est dans le brouillard et n’a plus accès à certaines ‘fonctionnalités’ de son cerveau. En effet, les personnes non-hypersensibles arrivent, elles, à séparer l’émotionnel du business (ou tout autre sphère de la vie). Et souvent, nous, les entrepreneur·e·s hypersensibles, ça a le don de nous choquer !  Mais tout s’explique. Il semblerait que notre meilleure connectivité entre les neurones diffuse rapidement l’émotionnel à tout notre cerveau.  Il nous est donc impossible de faire la part des choses !  On a parfois plus accès à certains raisonnements ou aux capacités qui font de notre hypersensibilité une force. 

En diminuant la pression, on diminue ainsi nos points faibles au quotidien, et on permet au point fort de prendre le dessus ! On est donc plus efficace, et on vit des expériences professionnelles et relationnelles tellement plus enrichissantes !

Faire de son hypersensibilité une force !

Et à partir de ce moment, on peut commencer à transformer ces point faibles en point forts. Parce qu’être un·e entrepreneur·e hypersensible c’est aussi :

Être un· entrepreneur·e très empathe

Savoir ce que les gens ressentent, avant même qu’ils n’en aient conscience. Savoir pourquoi ils le ressentent, connaitre l’accompagnement dont ils ont besoin.

Être naturellement un·e professionnel·le bienveillante

… Pour peu qu’on ne soit pas fatigué·e émotionnellement

Être un· entrepreneur·e  qui a un 6ème sens 

Toutes ces informations que l’on reçoit et qui sont traitées nous permettent d’avoir les solutions à de nombreuses problématiques, bien avant la majorité des entrepreneur·e·s qui nous entourent.

Être un· entrepreneur·e inspirant·e malgré soi

Ce qui se passe en nous est captivant. Toutes ces nuances émotionnelles, toutes ces pensées foisonnantes, ce regard accru sur le monde, nos analyses des moindres détails, nos ressentis exacerbés, … C’est passionnant pour nous, mais aussi pour les autres. Avant, j’avais honte de cette sensibilité. 

Aujourd’hui, je me rends compte à quel point la partager est réconfortant et encourageant pour d’autres qui, à leur tour, poursuivront leur propre cheminement. Cette hypothèse est peut-être un peu lunaire, mais je me dis que si nous ne sommes que 20% d’hypersensibles, alors nous ne devons pas garder ce que nous ressentons pour nous. Nous avons tous une place, un rôle à jouer (notre « mission de vie » comme dirait les coachs). Notre rôle ne serait-il pas d’utiliser notre empathie, notre 6ème sens pour soutenir ceux qui nous entourent et leur apporter du réconfort et du soutien (plutôt que de tout verrouiller et garder ça pour nous) ? Et pourquoi pas à travers notre business ?

Être un· entrepreneur·e chanceux·se

C’est une chance de pouvoir voir et sentir des choses qui sont imperceptibles pour les autres. On ne saura jamais quoi, mais je suis finalement tellement heureuse de vivre la vie si fort ! De vivre mes projets professionnels si intensément.  Je sens bien que, dans certaines situations, je n’ai pas le même ressenti que d’autres. Je me rends bien compte que les personnes non hypersensibles qui m’entourent n’ont jamais connu certaines subtilités des émotions. Alors bien sûr, ça ne leur manque pas. Mais qu’est-ce que je suis heureuse d’avoir la chance, chaque jour, de faire l’expérience si riche de ces subtilités et de ces nuances.

Le besoin d’émotions fortes de l’entrepreneur·e hypersensible

Enfin, je ne sais pas trop si c’est en rapport avec l’hypersensibilité, mais en tout cas, c’est une chose que beaucoup d’entre nous ressentons : le besoin d’émotions fortes et le paradoxe de ne pas les supporter.

Peut-être parce que nous avons pris l’habitude de ressentir les choses si intensément, que c’est devenu une ‘drogue’. Et quand notre vie professionnelle est dans une phase calme (sans problème ni grand accomplissement), on a besoin de plus. On a besoin de changement. Le bonheur est difficile à trouver. La quête de sens nous rattrape toujours. Les ‘petites’ émotions ne nous satisfont pas.

On a besoin de faire de ‘grandes’ choses, émotionnellement parlant. Et notre entourage, pro comme perso, ne le comprend pas toujours. Pourquoi le “métro, boulot, dodo” et les petits plaisirs du quotidien ne nous contentent pas, nous, entrepreneur·e hypersensible ?

Et lorsque nous y sommes à cette émotion forte ‘positive’, nous n’arrivons pas supporter les émotions fortes négatives qui vont avec. Nous voulons tout stopper, faire marche arrière, c’est trop pour nous.

La chanson “Shallow”, qui m’émeut beaucoup, exprime tellement bien ce paradoxe :

Dis-moi quelque chose ma belle
Es-tu heureuse dans ce monde moderne ?
Ou as-tu besoin de plus ?
Il y a-t-il quelque chose d’autres que tu cherches ?

Je m’effondre

Dans tous les bons moments, je me retrouve à avoir envie de changement
Et dans les mauvais moments, je me fais peur

Accepter pleinement les émotions fortes

Il y a quelques temps, le coach de ma vie (mon cher et tendre) m’a dit :

“Tu as deux solutions devant toi :

  • soit tu vas vivre dans une cabane au fin fond de la forêt sans voir personne, tu te coupes du monde mais tu vas t’ennuyer,

  • soit tu assumes qui tu es, tes aspirations [et ta “mission de vie”], mais il va falloir faire face.”

Dans les deux cas, il y a un effort à faire. Soit on ne veut plus vivre d’émotions négatives si fortes. Mais il va falloir se contenter d’une vie qui aura, à nos yeux, un goût monotone. Soit on vit pleinement notre besoin d’émotions fortes, mais il va falloir accepter et vivre, aussi fortement, les émotions négatives qui vont avec.

Si on choisit la deuxième solution, en tant qu’entrepreneur·e, ce besoin d’émotions fortes va nous booster au quotidien, et c’est une force ! Quelle chance !

En effet, c’est ce besoin d’émotions fortes qui nous aide à dépasser nos peurs, à tenter des projets impossibles, à avoir cette surmotivation … que beaucoup ne comprennent pas.

Besoin de toujours plus d’émotions fortes et … minimalisme

Pour autant, mon nouveau mode de vie ‘minimaliste’ m’a fait beaucoup m’interroger sur le ‘toujours plus’. J’ai commencé à méditer. J’ai commencé à vivre l’instant présent. À contempler. Et ces pratiques m’ont permis, en tant qu’hypersensible, d’arriver à ressentir mon ‘quota’ d’émotions fortes positives, sans avoir besoin de grands chamboulements ou de grands projets au quotidien et qui s’enchainent. Aussi parce que le confinement et la crise sanitaire, nous a empêché de satisfaire certains de nos projets professionnels ou de nos besoins d’évasion. Les principales sources d’émotions fortes pour moi. Il a fallu rester à la maison, et trouver de l’émotion forte, là devant nous. S’émerveiller, au printemps, devant les fleurs de mon rosier qui éclosent. Je ne le faisais pas. J’ai appris que mon hypersensibilité me le permettait.

Pour autant, j’ai pensé que cette nouvelle vie me suffirait, et puis non. La crise existentielle est revenue. Et j’ai tout simplement pris conscience qu’il pouvait avoir un juste milieu. Une combinaison. Mener une vie minimaliste et vivre l’instant présent, tout en ayant des projets professionnels et des besoins d’évasion qui respectent cette vision. Et les pièces du puzzle commencent petit à petit à s’assembler de manière cohérente, pour moi ! La route est encore longue mais je profite chaque jour de ce qu’elle m’apporte. 

Bon, je vais m’arrêter là. J’aurais encore tellement de choses à dire mais je garde ça pour la suite. N’hésitez pas à partager votre témoignage en commentaires !

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